

Le commerce de l’uranium entre Paris et Moscou se poursuit. Le groupe français EDF a confirmé avoir reçu mardi 29 novembre une cargaison d’uranium de retraitement enrichi (URE) en provenance de Russie, comme l’a rapporté vendredi le quotidien. Galerie. Une opération rendue possible par le fait que l’industrie nucléaire n’est pas soumise aux sanctions européennes, malgré l’implication du géant russe Rosatom dans l’occupation de la centrale ukrainienne de Zaporijia.
Interviewé mi-novembre Monde Concernant la mise en œuvre de l’accord de conversion de l’uranium de retraitement signé avec la filiale de Rosatom Tenex en 2018, EDF avait annoncé que“pas de livraison ni d’importation” uranium à destination ou en provenance de Russie “Non”[avait] à partir de février 2022″, soit dès le début de la guerre, sans préciser que la livraison était prévue en moins de deux semaines. La société a également annoncé avoir entamé des négociations avec Orano et Westinghouse pour implanter une usine de retraitement d’uranium (URT) en Europe de l’Ouest.
La France est l’un des seuls pays nucléaires à avoir choisi le retraitement de ses combustibles usés, qui consiste à séparer les déchets des matières valorisables que sont le plutonium et l’URT. À l’heure actuelle, cependant, une seule usine de Rosatom – située dans la région de Tomsk, en Sibérie – est capable “recycler” cet URT 56 du réacteur français.
contacté Monde Vendredi, EDF n’a pas voulu préciser le montant d’URE qui avait été perçu, ni en dire plus sur le contenu du contrat avec Tenex ou les livraisons à venir. La société prétend “poursuivre l’application stricte de toutes les sanctions internationales”. Le ministère français de la Transition énergétique, de son côté, n’a pas répondu aux sollicitations Monde.
Greenpeace veut stopper le commerce nucléaire avec la Russie
L’organisation antinucléaire Greenpeace et le site d’information Mediapart l’ont révélé mardi “Dix barils d’uranium enrichi et dix conteneurs d’uranium naturel en provenance de Russie” était arrivé ce jour-là sur un cargo dans le port de Dunkerque (Nord). Concernant l’uranium enrichi, sur la base de ses observations, l’ONG n’a pas pu préciser s’il s’agissait d’uranium naturel ou d’uranium de retraitement. Dans la journée, le constructeur de centrales nucléaires et fournisseur de combustible Framatome, filiale d’EDF, a déclaré à l’Agence France-Presse avoir reçu “livraison de matériel pour la production de combustible nucléaire” à son usine de Romans-sur-Isère (Drôme).
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