
Difficile à croire, pourtant. Bientôt vingt ans, il flotte dans le cercle. A quinze ans, il remporte un Grand Chelem. Plus de dix qui est le patron du tennis mondial. Mais Novak Djokovic parvient tout de même à surprendre ses adversaires. Qu’ils aient croisé le fer dix fois avec lui ou que ce soit le premier, tous ceux que le Serbe s’est assuré d’écarter du tableau lors de cet Open d’Australie ne sont pas revenus.
Bien sûr, personne ne sait à quel point il est fort qui concourra pour la 22e couronne de la bière dimanche. Mais une fois qu’ils sont confrontés au problème, c’est comme s’ils avaient pris concrètement conscience de l’ampleur de la tâche qui les attendait. C’était encore pire que ce qu’ils imaginaient.
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C’est notamment le cas de ses trois premiers adversaires de la deuxième semaine, donc a priori les plus susceptibles de lui causer le moins de soucis. Mais que ce soit Alex de Minaur, Andrei Rublev ou Tommy Paul, aucun n’existait. Tous les trois avaient l’air si regardant leur huitième de finale, quart ou demi-finale. Ils savaient que la tâche serait difficile, c’est le moins qu’on puisse dire, mais ils sont entrés sur le terrain avec une idée en tête et un plan de match assez clair.
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Paul surpris dès son deuxième ballon
Sauf qu’ils n’ont jamais réussi à le définir. D’où vient une sorte de méfiance, non pas sur le résultat, mais face à l’absence de match. “J’ai décidé d’être agressif et comme il y avait une blessure à la hanche qui pouvait le gêner, le faire courir beaucoupMentionné De Minaur lundi. Mais je ne pouvais rien y faire. Les quelques fois où j’ai pu le déplacer, il a joué un si bon mouvement défensif qu’il est immédiatement revenu au centre de l’échange. Et puis il frappe tellement fort, il joue tellement longtemps qu’il m’est presque impossible d’être agressif.“
“J’ai prévu beaucoup de chosesSourire en écho selon l’Australien Tommy Paul, que Djokovic a frappé à domicile vendredi en demi-finale. Je voulais me diversifier, faire du service et voler. Je n’en ai pas fait, j’ai dû faire un ballon volant une fois dans le match. Bon, on oublie. Je voulais aussi faire des amortis, mais c’était impossible parce qu’il avait un ballon tellement profond. J’avais prévu d’utiliser mon slice pour changer de rythme mais j’ai raté les trois premiers. OK, pas de tranche. Même lorsque mon premier est arrivé, j’avais l’impression qu’il revenait à la ligne de base. Bref, il ne m’a pas laissé faire ce que j’imaginais.“
Dernier set et Djokovic rejoint Tsitsipas en finale
Contre Djokovic, les bonnes intentions se fracassent contre le mur de la réalité. Surtout en Grand Chelem. Et peut-être encore plus ici qu’ailleurs. Sa dernière victime, face au champion de Serbie pour la première fois, a rencontré un problème insoluble. Pour le meilleur ou pour le pire, ceux qui se sont préparés à des difficultés extrêmes ont été étonnés. “Dans son deuxième bal surtoutil a dit. Elle était encore meilleure que je ne le pensais. Cela faisait aussi partie de mon plan de match : l’attaquer dans sa seconde.Cela m’a surpris, bien sûr. Sa vitesse moyenne de deuxième service était plus rapide que je ne le pensais. Surtout aux points importants.”
L’occasion aussi de rappeler que le “Joker”, non content d’être le meilleur receveur du circuit, est devenu au fil du temps l’un des meilleurs serveurs du monde. Notamment dans la deuxième balle, comme le souligne justement Tommy Paul, et dans les points les plus importants, ce que les statisticiens appellent “les points de pression”, les points sous pression (point d’égalité ou de break devant le serveur, ça crie encore plus.
En mode accéléré, Djokovic n’a jamais laissé Rublev y croire
Il te met la pression tout le temps
Même Andrei Rublev, qui était le seul des trois à avoir déjà pratiqué Djokovic, et dans un passé très récent, a été traité encore plus brutalement dans l’irrespect que dans ses prédictions les plus sombres. “Je ne sais pas si j’ai été impressionné, car nous connaissons tous Novak», a commencé l’explication russe, avant de glisser toutefois : «Je crois toujours que c’était une autre version de lui ici. Comparé aux trois premières fois où je l’ai affronté, il était beaucoup plus fort. Même à Turin. Il sert parfaitement, il se retourne parfaitement et il ne vous laisse pas respirer. Je ne sais pas quoi dire d’autreA Turin, lors du Masters, où les deux joueurs se sont rencontrés en demi-finale en novembre, Rublev n’a enregistré que cinq matchs mineurs, à savoir.
“Il te met la pression tout le temps. Insistez sur le ré mineur. Son mouvement, sa longueur, sa capacité à faire ce qu’il veut avec le ballon, je me sentais constamment étouffé. Dès le début je me suis retrouvé face à une montagne. Je n’ai pas eu un seul jeu de service avec des points gratuits. C’est épuisant. Je savais à quoi m’attendre, mais en même temps, je pensais que je pourrais lui causer des ennuis. Mais c’est un autre niveau.”
Des actions sur le terrain aux paroles après le match, c’est un énorme sentiment d’impuissance qui unit toutes les victimes de Novak Djokovic. Alors y a-t-il quelqu’un qui ne le battra pas, mais réussira même à le pousser? l’accrocher? Ou encore, plus fondamentalement, de pouvoir jouer. Devenez joueur, en appliquant ce fameux plan de jeu. La suprématie de “Noll” est telle pour l’instant à Melbourne Park que toutes ses parties deviennent un monologue. Stephanos Tsitsipas sera le prochain, et le dernier, à y faire face. Nous ne pouvons que lui souhaiter beaucoup de courage.
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