
Quelle est la température en France cet hiver ? Une question souvent banale prend cette année un vernis stratégique. Pourquoi ? Car des températures trop basses obligeraient les Français à augmenter le chauffage à un niveau où le réseau électrique français pourrait être en difficulté, notamment en raison des difficultés du parc nucléaire français.
Dans ce contexte, les tendances climatiques publiées par Météo France le jeudi 27 octobre 2022 pour les trois prochains mois prennent une importance significative et apportent des premiers éléments de réponse.
Les températures sont la plupart du temps normales
Ces prévisions à moyen terme montrent que la France connaîtra en novembre, décembre et janvier “Des températures proches de la normale climatique », lié, comme l’explique Pierre Bonnin, climatologue de Météo France, à des conditions anticycloniques qui devraient “plus souvent que d’habitude” pendant ce temps et éviter que la température ne baisse trop.
Le spectre d’un début d’hiver structurellement très froid, avec des températures anormalement basses tout au long de la période, semble donc écarté. “Nous ne détectons pas un vrai signal froid”confirme Pierre Bonnin.
Mais il prévient, « Trois mois, c’est long. Donc cela peut arriver ” plusieurs choses “ selon la météo en janvier.
Des pics de froid sont possibles de temps en temps
En effet, même si, en moyenne, les températures du trimestre à venir sont normales, il n’est pas exclu qu’il y ait occasionnellement des périodes d’écarts à la hausse ou à la baisse par rapport à la fameuse normale saisonnière.
Car ces grandes tendances créées par Météo France” ne donnent aucune indication qu’il pourrait y avoir des épisodes plus doux ou plus froids au cours du troisième trimestre.”se souvient Pierre Bonnin.
En bref, “Nous pouvons à un moment donné connaître une petite vague de froid” rappelle le climatologue. Ainsi, durant cette hypothétique période de froid, dont la survenance ne peut être exclue, le réseau électrique peut être très, voire excessivement, fortement chargé. “C’est toujours possible, mais nous n’avons pas assez d’éléments pour émettre des hypothèses à ce sujet”, conclut Pierre Bonnin. En revanche, le pire n’est jamais certain, ce scénario peut tout aussi bien ne jamais arriver.
Incertitude sur les précipitations
Cette incertitude est encore plus grande pour la quantité de précipitations attendue dans les semaines à venir.
“La prévisibilité est meilleure en ce qui concerne les températures que la pluie” rappelle Pierre Bonnin car l’accumulation peut “Varie très rapidement d’un endroit à l’autre, même sur une courte distance. Faire des prévisions trimestrielles pour ce paramètre est donc toujours très délicat..
A ces difficultés structurelles s’ajoutent des problèmes liés à la situation financière. Comme l’explique Pierre Bonnin, le paysage pluviométrique des mois à venir ressemblera à celui-ci “de la zone où le signal est le plus sec sur l’Europe de l’Est, de la Turquie à l’Europe centrale” et zone “une circulation plus perturbée en Méditerranée occidentale”.
fait, “La France est entre ces deux pôles d’activité, dans la zone tampon”, rendant impossible la détermination précise de son avenir. Et ce qui nous empêche de savoir, notamment, si la partie sud-est du pays verra la sécheresse qui sévit depuis de longs mois s’estomper.